27 novembre 2013

Instants

INSTANTS
Si je pouvais vivre une nouvelle fois ma vie,
j'essaierais d'y commettre plus d'erreurs,
je n'essaierais pas d'être parfait, je serais plus détendu,
je serais encore plus bête que ce que j'ai été, en fait.
Je prendrais peu de choses au sérieux.
J'aurais moins de soucis d'hygiène.
Je m'exposerais à plus de risques,
je ferais plus de voyages,
je contemplerais plus de crépuscules,
j'escaladerais plus de montagnes,
je nagerais dans plus de rivières.
J'irais à plus d'endroits où je ne suis jamais allé,
j'aurais plus de problèmes réels
et moins de problèmes imaginaires.
J'ai été une de ces personnes qui ont vécu sagement
et abondamment chaque minute de leur vie ;
 bien sûr que j'ai eu des moments d'allégresse,
mais si je pouvais revenir en arrière,
j'essaierais d'avoir seulement de bons moments.
Ne perds pas le présent.
Moi, j'étais l'un de ceux qui ne vont nulle part sans
un thermomètre, une bouillotte, un parapluie et un parachute ;
si je pouvais recommencer à vivre,
je voyagerais plus légèrement.
Si je pouvais recommencer à vivre,
je commencerais par marcher pieds nus
depuis le début du printemps jusqu'à la fin de l'automne.
et je jouerais davantage avec des enfants
si j'avais encore une vie devant moi.
Seulement, voilà, j'ai 85 ans et je suis en train de mourir.

Ce poème, souvent attribué à Borges, serait en fait  un poème anglo-saxon, publié en 1953 dans le Reader's Digest par un humoriste nommé Don Herold. D'autres l'attribuent à Nadine Stair.

3 commentaires:

  1. Le poème est vraiment joli, émotif mais... http://www.liberation.fr/livres/0101283354-ceci-n-est-pas-un-poeme-de-borges
    Merci bien pour le cadeau, quand même!

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  2. La vie nous enseigne à vivre juste avant de mourir.

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  3. Le poème m'a rappelé une chanson de "Sabina", dans laquelle il recommande des comprimés pour ne pas rêver. Une forme d'arriver à être Mathusalén si cent ans veulent être vécus..

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